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19 rue Spontini, Paris
l’hôtel particulier
de Jacques Doucet
de 1907 à 1912

L’hôtel particulier construit rue Spontini à Paris par Jacques Doucet abrita de 1907 à 1912 ses collections d’œuvres et d’objets d’art du 18e siècle. Aujourd’hui disparus, ces espaces perdurent à travers des dessins du décorateur Adrien Karbowsky et des photographies d’époque. Cette édition numérique propose une évocation de l’hôtel et de la collection de Jacques Doucet à partir des données scientifiques produites par l’Institut national d’histoire de l’art.

Louis Parent, Façade de l’hôtel particulier du 19 rue Spontini, Paris, 1907, reproduit dans L’Architecture, n° 37, planche 67.
Louis Parent, Façade de l’hôtel particulier du 19 rue Spontini, Paris, 1907, reproduit dans L’Architecture, n° 37, planche 67.
Adrien Karbowsky, Le grand salon, détail, 1907, INHA.
Les décors d’Adrien Karbowsky pour Jacques Doucet

20 dessins, 9 esquisses, 27 photos

Jean-Honoré Fragonard, La jeune fille brune, 1768-1770, Harvard Art Museums/Fogg Museum
Jean-Honoré Fragonard, La jeune fille brune, 1768-1770, Harvard Art Museums/Fogg Museum.

Adrien Karbowsky décorateur de l’hôtel particulier
de Jacques Doucet

par Juliette Trey

Un groupe d’aquarelles exécutées avec finesse en 1906 par le décorateur Adrien Karbowsky (1855-1945) est conservé à la bibliothèque de l’INHA. Elles représentent les principaux espaces de l’hôtel particulier de Jacques Doucet, situé 19, rue Spontini à Paris, avec une précision telle que chacune des œuvres de l’exceptionnelle collection de tableaux, dessins, sculptures, objets d’art et mobilier du XVIIIe siècle du couturier est identifiable (fig. 1).

Cette demeure, aménagée dans un style Régence et Louis XVI pour abriter une collection, est loin d’être un cas isolé au début du XXe siècle. Un rédacteur de la revue d’architecture La Construction moderne note ainsi en 1907 : « Le style Louis XVI semble être en ce moment le style préféré des architectes ; les nombreuses constructions qui s’édifient depuis quelques mois dénotent en effet cette tendance à revenir au style du XVIIIe siècle ; soit en le reproduisant avec la pureté de ses lignes, soit en le modernisant par des sculptures décoratives qui sont la caractéristique de l’époque actuelle2. » Nombreux étaient alors les collectionneurs qui faisaient bâtir des demeures spécifiquement conçues pour abriter leurs collections. L’exemple le plus proche de celui de Jacques Doucet est sans doute l’hôtel particulier de Moïse de Camondo, inspiré du Petit Trianon, conçu et édifié pour abriter une collection du xviiie siècle rue de Monceau, à Paris, par l’architecte René Sergent entre 1910 et 1913. On peut également citer l’hôtel particulier de Jean de Ganay, avenue de l’Alma, dont Ernest Sanson donna les plans en 1898, le château de Rochefort-en-Yvelines construit par Charles Mewès pour le financier Jules Porgès en 1899-1904 ou encore l’hôtel particulier de Matías Errázuriz et Josefina de Alvera à Buenos Aires, du même René Sergent, en 1911-1917, tous les trois décorés par Georges Hoentschel3.

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L’exposition numérique Karbowsky : une évocation historique et numérique d’un lieu de collections disparu

par Jean-Christophe Carius et Juliette Trey.
Publié le 1er juin 2022 dans Numérique et recherche en histoire de l’art, carnet méthodologique et de veille du Service numérique de la recherche de l’Institut national de l’histoire de l’art.

Expérience 3D
Visualisation (en construction)
Bibliographie
Sources et articles
Données ouvertes
Jeux de données de l’exposition mis à disposition